Le pourquoi du comment
Une nouvelle manifestation d’étudiants exigeant le paiement de leurs bourses eut lieu et aboutit à la conclusion que personne n’ignore. Et pourtant la bourse représente leur dû, la seule source de revenus pour bon nombre d’étudiants.
Les autorités sont interpellées. Cette situation n’est cependant pas nouvelle : depuis plus d’une douzaine d’années, le paiement de la bourse au mois d’Août est assujetti à des confrontations aussi bien à l’UCAD qu’à l’UGB. Pour preuve, nous nous souvenons encore des violentes manifestations réprimées par les gendarmes à Sanar. Nous barrions la route nationale.
A l’avenir, pour éviter tout désagrément, les étudiants devraient percevoir à temps leurs bourses
La violence qui avait fini de s’installer, dans ce temple du savoir, aura atteint son paroxysme. De front en front pour parler trivialement comme les étudiants, d’affrontements en affrontements on en est arrivé à la mort déplorable de l’étudiant Bassirou Faye. Nous avons une pensée pieuse pour le repos éternel de son âme ! Ses parents, désespérés, s’en remettent à Dieu non sans poser un acte fort, plein de sens, pour mettre les autorités devant leurs responsabilités.
Encore un drame inacceptable. Pour autant, nous n’osons pas dire que nous voyions venir le drame survenu à l’UCAD ce jeudi 14 Août 2014.
Munis de pierres de toutes sortes, des étudiants s’en prennent aux biens publics et privés et font face aux forces de l’ordre munis de grenades lacrymogènes et déployées aux environs de l’université depuis des mois.
Rien ne saurait justifier l’usage de balles réelles lors de telles manifestations. La disproportion entre les armes utilisées nous parait nette.
Une patate chaude que le régime aura du mal à gérer
M. Mary Teuw Niane attaqué de toutes parts depuis son arrivée au Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche risque de faire les frais de cette bavure policière. Sa tête est réclamée. Il avait pourtant donné des assurances fermes aux étudiants.
Il venait de sortir victorieux d’une campagne médiatique menée contre lui par des universitaires à la suite des réformes de l’enseignement supérieur considérées comme une pilule très amère.
Nous n’allons pas passionner le débat. Mais la logique voudrait que les responsabilités soient situées. Que les policiers auteurs de cette atrocité soient arrêtés. Que les Ministres de tutelle concernés rendent le tablier pour être quitte avec leur conscience.
L’université est le domaine, par excellence, du bon sens, de l’intelligence. A bas toutes formes de violence !
Plus jamais ça !
Sénégal : sunumbir