Dimanche 9 novembre 2014, une partie de la presse sénégalaise reçut le Président Macky Sall :
Table de la presse : première séquence proposée par sunumbir.com :
Mamoudou Ibra Kane (Groupe Futurs Média) : … Votre opposition conduite par votre prédécesseur, le Prèsident Abdoulaye Wade, envisage d’organiser des manifestations au moment où le Gouverneur de Dakar a pris la décision d’interdire toute manifestation, à partir de cette semaine qui commence jusqu’au 5 décembre. Allez-vous autoriser ces manifestations, en tant que président de la République ? Et subsidiairement, le Président Wade aura-t-il son carton d'invitation ?
M. Macky Sall : Je vous remercie. Vous savez, nous sommes une vraie démocratie. Au Sénégal, nous avons des institutions qui jouent chacune son rôle. L'autorisation d'une manifestation ne relève pas vraiment de l'autorité du Président de la République. Nous avons un gouvernement, au sein du gouvernement, vous avez un ministère particulier qui s'occupe de cette question de sécurité publique, le ministère de l'Intérieur, comme il s'occupe des élections. Au sein du ministère de l'Intérieur, vous avez des autorités administratives dont le préfet et le gouverneur qui s'occupent des questions d'ordre public.
Lorsque, à la veille d'un sommet mondial comme la Francophonie où vous aurez plus de cinquante (50) chefs d'État et de gouvernement, plus de huit cents (800) voire plus de mille 1000 journalistes du monde entier qui viendront chez nous, pensez-vous qu'il est possible dans cette phase-là et dans cette période que nous soyons là en train de gérer des manifestations politiciennes ? Je ne le pense pas. Nous avons des défis également par rapport à la sécurité la question du terrorisme n'échappe à personne et vous savez que nous aurons… nous surveillons, de très prés, ce qui se passe dans la sous-région. Aujourd'hui dans tous les pays du monde, que ce soit les pays occidentaux : la France, le Royaume-Uni, les Etats Unis, aucun pays n'est à l'abri. Nos pays, non plus, ne sont pas à l'abri. Alors, la police travaille d'arrache-pied. Depuis plusieurs mois, les services de la gendarmerie et de l'armée pour la sécurité de nos territoires, de nos frontières ; pour la sécurité des citoyens; alors, au nom de la liberté de manifester, on ne laissera pas quand même perturber un sommet de cette nature. Je veux être très clair là-dessus. Cela n'a rien à voir avec la liberté de manifester. Ils peuvent à suffisance, après le sommet manifester on leur donne les boulevards qu'ils veulent. Mais, croyez-moi, je ne pense pas que le gouvernement… en tout cas, ce sont mes orientations et le gouvernement est en train de les respecter : aucune perturbation ne sera tolérée dans cette phase puisqu'il s'agit de créer les conditions de sécurité optimale pour les personnes et les biens. Ce n'est pas le moment.
Maintenant s'il y a des manifestations pour exercer des droits, nous pouvons nous entendre : le ministère de l'Intérieur, le gouverneur, le préfet avec les organisateurs trouver des dates qui ne soient pas en porte-à-faux avec les enjeux du moment. On est à trois (3) semaines de ...du sommet. Aujourd'hui, nous sommes en vitesse de croisière pour la sécurisation des lieux de la ville, du pays, dans les frontières à Dakar, partout...
Croyez-vous que nous allons concentrer tous nos efforts à faire du maintien de l'ordre parce que... ? Voilà, ce n'est pas le lieu, ce n'est pas le moment. Si, vraiment c'est pour exercer des droits, je pense qu'ils peuvent s'accorder avec le gouvernement sur des dates, sur des lieux, sur tout ce qu'ils veulent ou alors un lieu ailleurs s'ils le veulent, y a pas de problème … y a pas de problème de droit , … d'exercice des droits comme on tend à le faire croire et moi j'ai lu dans la presse des responsables du Parti Démocratique dire que : « y a l'octobre du Burkina, y aura le novembre du Sénégal ».
Croyez-vous que ça c'est un esprit citoyen et qui ... Qui veut simplement exercer un droit ? Alors, ce sont des illusions parce que le Sénégal est une démocratie. Le Sénégal n'a pas de problème de constitution. Il n'a pas de problème de démocratie, le peuple, souverainement, s'est prononcé : qu'on laisse travailler ceux qui ont été choisis, c'est ça le problème. Alors, tout le reste, maintenant, relève de la politique politicienne et de la surenchère, mais ça aussi, on saura le gérer, comme il se doit. En tout Il n'y a pas de problème particulier sur la question des droits.
Naturellement, il sera invité, mais … c'est un ancien chef d'État, quand même on ne peut pas ne pas l’inviter. Il a, d'ailleurs, été invité lors du sommet du NEPAD que j'avais organisé récemment ... il avait envoyé une délégation, nous avions apprécié. Maintenant, qu’il vienne ou pas ça, ça relève de sa liberté, mais je suis certain qu’il sera invité.
A suivre …