Nombreux sont ceux qui ont voulu savoir ce qui s'était réellement passé après avoir constaté que je n'avais pas tout dit. C'est fait à dessein : je ne voulais pas entrer dans les détails avec la photo de l'un des agresseurs, la mairie dont il était question, la somme que ces agents de sécurité ont eu à collecter auprès de quelques camarades d'infortune dont un ressortissant du sud du pays lusophone, une Libanaise, un étudiant, un marchand ambulant, une femme voilée, un jeune libanais dont on avait tous confisqué les téléphones portables.
Ils ont voulu faire leur intéressant en nous faisant marché, trainé durant des heures pour ensuite réclamer 5 000 francs récupérés moyennant la restitution de l'appareil confisqué. Pas moins de 3 parmi nous avaient versé ladite somme. La libanaise qui ne connaissait pas tellement les réalités du pays fut aidée par son mari pour négocier avec ces agents véreux, Jean B. le lusophone qui n'avait d'yeux que pour sa tablette Galaxy chercha de l'aide un peu partout, s'excusa mille fois auprès des agents dont il prit les coordonnées avant de passer à la caisse, le marchand ambulant exposa les problèmes de ses camarades et parla des réalités des deux entités rivales parmi les "ambulants" : Al Qaida et Petersen, ces deux entités qui donnent du fil à retordre à la Mairie de Dakar Plateau.
Conscient du tort qu'ils m'avaient causé, j'ai refusé de verser une quelconque somme : primo parce que ce serait un non-sens, secundo parce qu'ils n'y avaient aucun reçu fourni par ces agents de sécurité qui avaient donné des vacances à leur bon sens. Pour les humilier, j'ai laissé 500francs sur la table.
Le chef a pris les devants et à demander à ses hommes qui s'entêtaient à me réclamer de l'argent de me restituer mon appareil numérique lorsqu'il visita le portail www.sunumbir.com .
Il m'invita à assister à la prochaine opération de "déguerpissement" des marchands ambulants. Mais, notre conviction demeure : être borné au vingt et unième siècle, c'est être mort-né.
Des risques, nous en prendrons. Des photos, nous en prendrons : qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il neige... C'est notre choix, notre passion, nous la vivrons avec plus de prudence à l'avenir.
Nous aurions pu porter plainte contre eux à cause des égratignures visibles sur notre main droite, poster la photo de l'un des agents véreux, donner le nom de leur chef qui eut peur que je n'enregistrasse ce qu'il disait lors de cette fameuse réunion dans la grande salle de la mairie, mais nous préférons tourner la page. Le monde moderne a ses exigences : qu'on se le tienne pour dit !
Ibnoze
10/08/2015