#sunumbir : c'est notre affaire ! 

Bus DDD

Du chauffeur inconséquent au chauffeur Disc Jockey

Deux bus ratés, hélas !

Vendredi 15 Février, il est treize heures passées de huit minutes, nous descendîmes du car rapide au décor atypique devant l’agence Orange sise prés de la célèbre Poste de Thiaroye. Le bus DDD de la ligne 15 ( Rufisque-Dakar par l’autoroute) passa, sans que nous puissions le prendre : nous ne nous trouvions pas à l’arrêt prévu à ce effet.

Douze minutes plus tard, alors que nous étions à la place indiquée, nous n’eûmes que nos yeux pour « pleurer ». Notre attente fut vaine. Habitués, pourtant, à prendre la ligne 11 à cette heure, au même endroit, le même jour. Ce jour-là fut particulier : le 11 (il s’agit là d’une syllepse de genre comme figure de style) nous a ignoré.

Décrivons la scène. En réalité, après avoir contourné le rond-point de la Poste, le chauffeur n’a même pas daigné ralentir pour stationner au prochain arrêt menant vers Lat Dior en centre ville. Il avait préféré rouler, à vive allure, presque derrière le car de « 40 places » Ndiaga Ndiaye, de couleur blanche. Ainsi, il ne nous a pas pris ; nous les deux clients qui l’attendions.

Ce chauffeur aura, ainsi, failli  à la mission de service public  qui incombe à ladite société.  Sur le coup, mille et une idées nous traversèrent l’esprit avant que nous ne retrouvions nos esprits. Nous pensions, en grande partie, à la grande prière hebdomadaire du vendredi que nous allions rater, au cours que nous devrions donner durant l’après midi, au repos avant d’y aller ...

Nous n’avions pas manqué de nous plaindre de l’irresponsabilité du chauffeur. Nous voulions nous rendre à la maison-mère à Ouakam ou au Terminus de Lat Dior pour signaler cette « infraction », mais nous pensions ne pas avoir assez d’indications : le bus n’a pas de plaque d’immatriculation à l’image des autres véhicules réguliers ; le seul numéro qui s’y trouve, à l’arrière, n’était pas repérable à cause de la vitesse à laquelle il circulait.

Faire contre mauvaise fortune bon cœur. Le « TATA » notre secours.

 Nous nous contentions de la ligne 58 qui nous mit du baume au cœur. Heureusement nous arrivâmes à temps, pûmes prier à la grande mosquée El Mansour et rejoignîmes notre école. 

Lundi 18 Février. Non loin de la Poste de Thiaroye, nous prîmes cette fois-ci la ligne 11, à seize heures et un quart. L’ambiance dans le bus était de mise car les haut-parleurs distillaient du bon son rétro : variété salsa mbalax en grande partie. Le volume était tel que nous cessâmes d’écouter l’émission Radio Foot International animée sur la radio mondiale par Annie Gasnier .

A l’arrêt des Niayes, des échanges de propos entre un vieil homme vêtu d’un caftan blanc et une fille voilée de plus de vingt cinq ans frappèrent notre attention : le vieux du troisième âge avait quitté sa place assise pour réclamer sa monnaie auprès du receveur. Entretemps la fille, pensant qu’il descendait, avait demandé à une femme,   d’une cinquantaine d’années de s’asseoir à ladite place.

Ça risque de chauffer…

Une fois de retour, le vieux ne manqua point de lui faire le reproche. Ce qui n’était pas du goût de la fille qui croyait avoir bien agi.

Quelques minutes plus tard. Une autre cliente, la quarantaine révolue, habillée en boubou traditionnel mit son sac   à la place d’à-côté, laissée libre un peu plus tôt : juste pour provoquer la fille voilée. Elle lui lança : «  si je faisais la même chose que ce que tu as fait au vieux, tu ne t’assiérais pas ici ». Elle continua : « dans la vie, il faut être correcte et respectueuse envers les grandes personnes. Comment se fait-il que tu te moquasses du vieux, toute à l’heure ».

-Je ne vais pas polémiquer avec toi, dit la fille voilée.

-Non, c’est moi qui ne vais pas polémiquer avec toi, vu que tu as, à peu prés, le même âge, que ma fille.

Au rond-point de Cambéréne, un autre incident assez inédit vint décrisper l’ambiance : un homme aux allures d’un religieux, en mode caftan, bonnet noir et chapelet à la main, lançait : «  Assala mou haley koum, Assala mou haley koum, Assala mou haley koum,» , malgré la musique du chauffeur DJ.

L’homme, en question, était au téléphone, ce que nous sûmes tardivement c’est-à-dire bien après qu’une femme lui répondit en ces termes Mouhaley koum salam ; se disant qu’il s’adressait aux autres clients présents dans le bus.  Tout le monde éclata de rire quand nous nous rendîmes compte qu’il avait mis son terminal en mode HAUT-PARLEUR.   

Chronique 6. Diallo Ibnou

Date de dernière mise à jour : vendredi 02 juillet 2021

1 vote. Moyenne 5 sur 5.

Ajouter un commentaire