En février 2012, plus précisément à l'approche du premier tour de l'élection présidentielle, nous nous réjouissions du pas en avant fait par la société Dakar Dem Dikk avec la mise en circulation des 235 bus de ville SUNLONG de type SLK 6123.
Deux ans plus tard, force est de constater que le trafic n'est pas convenablement assuré. Le flux n'est pas régulier. L'attente peut durer plus d'une trentaine de minutes suivant les lignes, les jours, les évènements, etc.
Interrogé sur cette faille du système à l'origine d'innombrables coups de gueule de clients, un mécanicien de ladite société qui venait fraîchement de dépanner un bus regretta primo que les bus soient de moindre qualité contrairement aux marques européennes et secundo qu'il n'y ait pas les pièces de rechange au Sénégal.
Très en verve et à la fois taquin, il ajouta que les secousses ressenties durant les voyages à bord provoquaient des avortements salutaires suites à une grossesse non désirée.
Autres problèmes :
-La surcharge : le nombre limite de clients pouvant voyager à bord n'est pas précisé. Un flou total entretenu à dessein par la société en toute complicité avec les clients dont le souci principal consiste à voyager, partir à tout prix est leur seule préoccupation ; l'Etat et les associations des consommateurs ne sont pas non plus en reste.
-Les écrans LCD qui diffusaient des spots de sensibilisation ou des films chinois ne fonctionnent plus apparemment. Toujours est-il que les clients n’y ont plus droit.
-Le bandeau lumineux qui, de loin indique aux passagers la destination de bus est plus en plus en mode off.
Consignes du receveur :
Dans les bus, le receveur tient aux consignes " avancer devant. Avancer à l’intérieur. Céder le passage. Avancer : c'est penser aux autres" comme à la prunelle de ses yeux. Son pouvoir est tel qu’il peut immobiliser le bus à cause d’un client récalcitrant.
« Avancer devant ». Ce pléonasme ne pose aucun problème. Ce qui intéresse c'est que les poches vides soient remplies de personnes disposées à l'instar d'une boîte de sardines. Les bus sont ainsi pleins à craquer. Malheur à ceux qui dans ces situations penseraient à un semblant de confort : Allez trouver un taxi c'est mieux serait la réplique utilisée pour leur rabattre le caquet.
Deux poids, deux mesures
Les bus loués aux établissements privés qui sont bien entretenus et qui disposent de nombreuses places assises.
Par contre, les autres bus réservés aux usagers offrent un décor peu reluisant : sachets plastiques papiers, sable, poussière, etc.constituent parfois le décor offert tristement. Ce qui matérialise une injustice. Dans ces bus ordinaires, le nombre de places assises est considérablement réduit.
Les nouvelles couleurs :
La mesure fut prise et les abris bus sont désormais repeints aux couleurs du parti au pouvoir. Seul hic, on se contente de repeindre en ne se souciant point de l’état de dégradation des abris bus. Une pilule très amère selon certains.
Dakar Dem Dikk est sur le point de réceptionner de nouveaux et de lancer de nouvelles lignes. Les défis qui interpellent la société sont multiples.