A la gare routière « Pompiers »
Nous étions obligés de nous rendre à la gare routière « Pompiers » : nous n’avions pu voyager à bord de la Citroen XSARA partie un peu pus tôt. Il nous fallait faire contre mauvaise fortune bon cœur. Une fois à ladite gare, nous nous dirigeâmes à station réservée aux « 7 places » en partance pour la ville tricentenaire Saint Louis.
Nous pûmes tranquillement trouver une place juste derrière le siège du chauffeur. Moins de quinze minutes après, notre « 7 places » de marque Peugeot 505 démarra. Auparavant nous eûmes droit à un échange entre un autre client, notre futur ami, qui s’était installé à l’avant, prés du chauffeur, et un vendeur de portables. Le premier ayant reçu son produit n’avait pas manqué d’attirer l’attention du second sur l’absence de la toile sur l’écran gage de la nouveauté du portable. Il fit la remarque au vendeur qui prit le soin de détacher la fine toile s’y trouvant.
Une autre question de toile eut lieu : à l’arrière du « 7 places » se trouvaient quatre enfants pensionnaires de l’école coranique Serigne Mouhsine Diop de Saint Louis qui y retournaient sous l’œil vigilant de leur accompagnateur et non moins ex élève de la même école coranique ; il était assis tout prés de la portière droite. Ce dernier, à côté d’une jeune femme de 23 ans, selon ses termes, voulut savoir qui parmi les jeunes enfants avaient ôté la toile de son portable à l’effigie d’Expresso.
Tout était calé et nous pouvions quitter. Le chauffeur vingtenaire s’occupa des formalités d’usage à la sortie de « Pompiers ». A l’intérieur, nous priions tous comme si nous nous étions passé le mot pour avoir droit à un paisible voyage. Plus qu’un simple espoir, nous entretenions cette espérance. Nous gardions les yeux rivés sur la route et sur le chauffeur. Nous devions être rassurés.
Chauffeur ou dictateur ?
Il était concerné ; ce qui fit dormir les autres clients apparemment sur leurs lauriers au moment où nous sentîmes la nécessité de lui demander s’il comptait passer par l’autoroute à péage. Nous étions à quelques mètres de l’échangeur de Hann. Il souligna que celle-ci n’était pas son choix. Pour nous, il fallait, très tôt, nous entendre sur les modalités au cas où nous passerions par l’autoroute à péage, en nous cotisant. Face au refus non motivé du chauffeur ayant voulu se comporter en dictateur, nous préférions donner libre cours à nos réflexions.
A la tranquillité de l’entame de notre voyage succéda une indignation collective lorsque nous nous rendîmes tous compte de l’embouteillage monstre allant de la Patte d’oie au rond point Cambéréne. Notre futur ami, par ailleurs présentateur d’une émission sur les Technologies de l’Information et du Développement sur Convergence Fm s’emporta et ne manqua pas de nous le faire savoir. Il lâcha :
-J’ai juste envie de descendre. Vous, les chauffeurs, faîtes ce que vous voulez. Sachez que nous ne sommes pas des moutons de panurges. Il faut respecter les gens. C’est vraiment la m…
Il ajoutait : à quoi sert l’autoroute à péage si ce n’est d’éviter ces embouteillages.
Nous étions tous remontés contre le chauffeur chacun tenant à rappeler à notre chauffeur dictateur son tort car nous lui avions à temps posé, à temps, la question. Le chauffeur nous servit son alibi : il devait remettre une commission à Rufisque.
Nous mîmes donc plus de trente minutes sur cet axe. Sûr de lui, notre chauffeur indiquait que l’embouteillage ne concernerait de l’axe Patte d’oie-Cambéréne.
L’accompagnateur des enfants s’indigna dans la mesure où il comptait descendre sur Saint Louis et revenir sitôt après : le même jour.
-Je dois juste déposer ces enfants et ensuite revenir à Dakar, dit-il.
Le chauffeur reconnut son erreur et se ravisa. Finalement, nous passions à partir de la Cité Lobatt Fall à Pikine par l’autoroute à péage. Nous nous cotisions ainsi. Les sept clients devaient donner 200f chacun pour la paie : 1000 frs à Thiaroye puis 400 frs à Rufisque. Et le chauffeur ne doit pas participer. Il s’occupait de son volant ni plus ni moins.
Il donnait l’impression de roulait à vive allure sur cette partie de luxe alors qu’en réalité les performances de sa voiture n’étaient point impressionnantes.
A la sortie de Rufisque, un tableau indiqua la fin provisoire de l’autoroute. De fait, nous nous rabattions sur la route nationale. Prés de deux heures après notre départ de « Pompiers », nous étions arrivés à Thiés. Au lieu de passer par la Voie de Contournement, le chauffeur entra à la gare routiére et nous indiqua qu’il n’était plus en mesure de nous emmener à bon port. Il craignait une panne sérieuse, en cours de route.
On nous a fait du « yakalé » : quitter notre « 7 places » pour un autre
Il négocia avec un autre chauffeur qui était disposé à nous conduire. Principal reproche : nous demandions au chauffeur pourquoi il n’avait pas vérifié l’état de sa voiture à Dakar. Un autre membre de la gare de Thiés souligna que les voitures étaient à l’image des hommes. Ainsi, elles pouvaient au même titre que les hommes tomber en panne.
Nous pensions que notre interlocuteur déraisonnait quand il essaya vainement de me convaincre :
- La voiture respire. Si tu démarres et que tu bouches le pot d’échappement, elle ne bougera pas. Toi aussi, si tu ne respires pas en bouchant ton nez tu mourras.
- Pourquoi boucher le pot d’échappement ou le nez, lui disions-nous.
Deuxième partie
- Au bureau de montage contre le maraudage à Kébémer, le policier qui promeut la corruption