Dans les minibus TATA tout semble permis. En effet, le laxisme aidant, voyager à bord de TATA ne pose pratiquement aucun problème dés l’instant qu’on se dit c’est comme les cars rapides. Le chauffeur ne se sent pas obligé de fermer les portières du moins s‘il n’est pas sur l’autoroute. Les clients non plus ne se gênent pas quitte à souffrir d’une éventuelle surcharge : le fait est qu’ils veulent partir à tout prix, « dem rek ».
Il est fréquent de voir des clients monter en ayant une tasse de café ou de thé » lipton à la main car aucune restriction ne leur est faite pourvu qu’ils ne déversent pas le contenu sur un autre client ; contrairement aux bus DDD.
Et les cars rapides en question
Place privilégiée ou pas, nous étions à l’avant du car rapide. A la droite du chauffeur qui avait collectionné des tasses à jeter ayant déjà servi. Elles étaient empilées non loin du tableau de bord qui n’était plus fonctionnel.
A l’arrière, il y avait un groupe de femmes invitées à prendre part à un rassemblement politique. La coordonnatrice émit quelques appels téléphoniques pour gagner le pari de la mobilisation. Elle invita son interlocutrice qui se prénommait Aïcha à venir les rejoindre à Castors. On arrive « ken solul yëré », dira-t-elle « personne n’a mis ses habits pour la cérémonie ». En tout cas ...
Le chauffeur qui avait ses écouteurs au creux de ses oreilles psalmodiait des prières pour rendre grâce à Allah et à son prophète. Nous quittions Yarakh pour les HLM. Notre fameux car ne disposait pas de rétroviseur. Beaucoup de gris-gris se trouvaient tout autour du volant. Il entrecoupa ses prières pour nous demander sa destination finale : « Auto bi fumu yap ?». Dans ces situations c’est l’apprenti qui dicte la conduite à tenir. Nous remarquions au passage toutes ces bouteilles vides mises derrière le chauffeur. Notre car donnait ainsi l’impression d’être un fourre-tout.
Une fois au Front de terre, nous mîmes du temps pour passer : des travaux y étaient en cours. Le policier en faction, visiblement fatigué, s’était mis à l’écart, assis sur sa moto, laissant aux conducteurs le soin de se débrouiller. Des cris, des insultes et autres blagues fusaient de partout.
Le chauffeur fit savoir au client que l’homme en tenue n’en était pas moins un humain et qu’il avait , aprés tout, le droit de se reposer. Autant le dire, la complicité entre policiers et chauffeurs de cars rapides est telle que les premiers peuvent défendre les seconds pour des histoires de sous. Malheureusement ! Allez trouver les incorruptibles.