Poutine/ Medvedev : Quel tandem ! Une comédie politique aux antipodes de la démocratie
On est en droit de se demander à quel jeu politique s’adonne le tandem Poutine/ Medvedev, si l’on tient compte des accords tacites que ces deux personnalités ont signés, depuis plus d’une décennie, pour être à la tête de la Fédération de Russie.
Vladimir Vladimirovitch Poutine, est le deuxième président de la Russie de 2000 à 2008. Contraint, par les règles démocratiques en vigueur, de ne pas briguer un troisième mandat consécutif à la tête de son pays ; il dut s’arranger avec son premier ministre, d’à l’époque, Dimitri Medvedev qui, à son tour, dirigea la Fédération de 2008 à 2012. On assista, ainsi, à une comédie politique aux antipodes de la démocratie, car ce dernier fit de son prédécesseur son premier ministre qui devint depuis le 7 Mai courant, à nouveau président . Fait inédit Dimitri Medvedev a comme prédécesseur et successeur à la tête de l’État le même Poutine.
Éléments explicatifs :
L’influence de M. Poutine, en Russie, n’est plus à démontrer. En 2006, Jacques Chirac avait pris le soin de lui remettre la Grand-croix de la Légion d’honneur française. Deux ans après, le magazine Times le plaçait deuxième parmi les 100 personnes les plus influentes de la planète.
Ancien espion, chargé de la lutte de la police contre les dissidents et les éléments antisoviétiques, M. Poutine soutient avoir démissionné, officiellement, du célèbre KGB depuis 1999. Fort de cette expérience, il exerce à la tête du pouvoir une grande autorité, et ses agissements antidémocratiques lui valent le symbole du néo-tsarisme.
Il a pris le soin de renforcer les services de renseignements. Il contrôle la Russie et s’est fait entouré d’un système avec des hommes acquis à sa cause. Pour cela, il n’hésite pas de s’en prendre à quelques oligarques qui ne lui obéiraient pas. Son principal, au cas échéant, demeure la lutte contre les fraudes fiscales.
Poids de la Russie :
Sur le plan géostratégique la politique étrangère russe est marquée par un rapprochement calculé avec les États-Unis. Son statut de membre permanent au Conseil de sécurité des Nations Unies explique ses nombreuses menaces d’opposer son véto lorsque ses intérêts sont menacés. Le cas de la Syrie est très éloquent.
La Russie représente la neuvième puissance mondiale, en termes de PIB ; elle est aussi le plus grand exportateur d’armes au monde. A cheval entre l’Europe et l’Asie, elle dispose de plusieurs ressources minières et énergétiques ; partageant ses frontières avec 16 pays. Elle fait partie des économies émergentes regroupées au sein e l’acronyme BRICS : Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud.
Défis à relever :
Cependant les chantiers qui attendent ce dernier sont nombreux. Un vent de révolte aura tenté, en vain, de secouer la fédération avec ces mouvements anti-Poutine, très actifs sur la Toile. Les intimidations, répressions et autres pratiques contraires à la démocratie font porter des fruits jusque-là. On peut, à juste titre se poser la question de savoir : à quand la fin de la loyauté entre Poutine et Medvedev ? Pour une vitalité démocratique ne faudrait-il pas assister à une alternance à la tête de l’équipe dirigeante de cet État fort ? Pour cela la population très conservatrice devrait atterrir. A coup sûr.
Il devra assainir le milieu des affaires. En menant des actions conséquentes en vue de donner à son pays une place meilleure que celle détenue en 2011, au classement effectué par Transparency International sur l’Indice de Perception de la Corruption, elle y occupait la 143ème place sur 182 avec un score de 2,4.
M. DIALLO Ibnou
Doctorant ès Lettres Modernes, Option Grammaire Moderne
Professeur de Lettres Modernes ( ibndiallo@gmail.com)
Blog : ibnoze.seneweb.com
par Ibnou Diallo, jeudi 17 mai 2012, 20:59 ·