Revoir le système car c’est celui-ci qui nous bloque. Pourquoi ne profitons-nous pas des opportunités qui vont de pair avec la modernité ? Les prestations doivent être efficientes dans les services publics. On comprendra à cet instant qu’il nous faut tout réorganiser.
Confrontés à des situations inexplicables dues principalement à un manque d’organisation dans une grande structure hospitalière, le colonel avec lequel nous étions lâcha :
- C’est inadmissible. Tu viens avec ton malade et on vous fait traîner même aux urgences. C’est inacceptable tous ces va-et-vient effectués entre les urgences et la caisse centrale auraient pu nous être épargnés pour peu qu’ils se souciassent de notre préoccupation et de l’état du malade. Quand j’ai voulu payer le médecin m’a souligné qu’il fallait y aller étape par étape. Hélas, ce qui fait défaut c’est la volonté. Ils auraient pu exiger une caution et traiter le malade.
- « Urgences yi moy lolu », (ces urgences sont ce qu’elles sont) ajoutera un jeune homme qui accompagnait sa sœur blessée. On attend depuis prés d’une heure, vous voyez.
- Notre colonel reprit, le plus révoltant c’est lorsque les médecins s’étaient retirés pour le dîner laissant croupir les patients sous le poids de leur souffrance. Je comprends maintenant la valeur du copinage. Il y en a qui ne prennent soin des malades que lorsqu’il y a une recommandation, renchérissait le Colonel. C’est triste mais à ce rythme le copinage aura de très beaux jours devant lui. Vous voyez bien que je n’ai pas fait prévaloir ma casquette professionnelle : je l’aurais fait, on traiterait mon malade avec plus d’égard.
Après ce coup de gueule résultant d’une indignation partagée, nous présentâmes au colonel notre rubrique en pleurer, en rire ou simplement prendre conscience. Notre interlocuteur nous montra sa conviction. Selon cet officier supérieur les trois aspects sont essentiels. Ce colonel est persuadé qu’il faut à la fois en rire et en pleurer pour se libérer d’où ces moments passagers qui lui avaient permis de montrer à qui de droit son désaccord.
Toujours est-il qu’en dernier lieu, reprit le colonel, il faut prendre conscience pour ne pas perdre de vue les priorités qui nous interpellent. Que chacun mette sa main à la pate. Les décideurs ne comprennent pas ce que les gens sont parfois obligés d’endurer pour se faire soigner car n’ayant aucun privilège dû aux postes.
Sénégal : sunumbir