Latif & co fautifs ?
Nous avons tendance à reprocher à M. Abdou Latif Coulibaly et à bon nombre de nouveaux responsables leur choix consistant à rejoindre M. Macky. Ce reproche synonyme de perte de crédit est-il dû au fait qu’ils aient laissé des places vacantes ? Sommes-nous subjectifs ou objectifs avec eux ? N'a-t-on pas besoin d'autres Latif ?
En aucun moment, dans ce billet nous ne nous positionnerons en avocats des sieurs Latif & co.Seulement, nous pensons qu’ils doivent être jugés sur leur gestion. Donc, point de procès d’intention encore moins de tentative de diabolisation.
De simples questions nous taraudent l’esprit : doit-on refuser à d’honnêtes citoyens d’avoir des ambitions pour leur nation ? Objectivement parlant, peut-on reprocher à Latif & co ce que nous ferions « probablement » à leur place ?
Le fait est que la plupart d’entre nous pensent que Latif & co détiennent leur légitimité grâce à leur posture citoyenne car ayant mis en avant des valeurs républicaines autant le dire, ils étaient des sentinelles de la démocratie.
Notre analyse est claire Latif & co ont perdu tout crédit parce que la population, du moins ceux qui se reconnaissaient en eux se sentent depuis quelques mois orphelins, sevrés qu’ils sont de leur lait maternel (simple métaphore) : les vrais débats démocratiques.
Ils n’ont plus de défenseurs zélés avertis, prompts à faire face aux dérives du pouvoir. Ceux-là ont-il envie de postures guerrières ? Sont-ils en manque de héros ?
Ainsi donc, le peuple qui s’identifiait à eux ne peut nullement leur pardonner leur aventure solitaire.Ce même peuple, nous dit Bijou Diop avec laquelle nous nous entretenions, ne supporte pas qu’ils (Latif & co) retournent leur veste. Ils sont tous des traitres. Il leur revenait de montrer, dés le départ qu’ils étaient mus par des postes, nous confia-t-elle.
Lucidité souhaitée :
Nous estimons que "Latif & co" ont, bel et bien, le droit de changer de camp. Latif & co ont manifestement quitté le bateau de la bataille démocratique (à partir de l’opposition) c’est leur droit le plus absolu. L’essentiel étant qu’ils ne le fassent pas seulement pour des privilèges, pour se remplir les poches, pour parler trivialement. Nous attendons d’eux qu’ils soient convaincus. D’ailleurs, quels sont ces Sénégalais qui cracheraient sur : villas et voitures de fonction, voyages, bons d’essence, etc., au nom de leur amour pour la patrie? Une espèce, sûrement, en voie de disparition sous nos cieux.
Convenons-en, tout de même nous avons besoin d’autres « Latif & co », d’autres sentinelles de la démocratie, une autre société civile qui ferait office de contrepouvoir.
Vivement d’autres « Latif & co » dans tous les secteurs pour la bonne marche de notre démocratie !
M. Diallo Ibnou
[1] "Latif & co" est une expression désignant tous ceux qui, du temps de Wade, s’étaient positionnés en défenseurs de la constitution et qui, depuis peu, sont nommés à des postes de responsabilité par M. Macky Sall. Il s’agit de membres de la société civile, d’intellectuels, de journalistes et dans une moindre mesure d’hommes politiques. Nous tairons leur nom et avons préféré à titre illustratif utiliser l’exemple de Latif Coulibaly.