Le combat Yékini/ Balla Gaye 2 qui s'impose indispose LUC NICOLAI
Élégance lutteurs !
Non ! Chers lutteurs restez courtois s’il vous plait ! Ne donnez pas raison aux sceptiques qui doutent de vos capacités à faire usage efficient de votre bon sens. Ces derniers n’hésitent pas à invoquer ces vacances indues que vous accordez, par instants, à votre raison. Au lendemain du deuxième face à face avorté, dont les images font montre d’une incivilité notoire des lutteurs de tous bords comme l’attestent les images qui passent en boucle à la télé ou sur la toile ; l’heure est au bilan. Pour cela les responsabilités devraient être situées. Les versions des faits qui se sont produits à l’hôtel Radisson Blu différent selon les interlocuteurs, leur lutteur favori et du coup leur dose de subjectivité. Est-ce à dire que les lutteurs ne méritent pas d’être conviés à ce luxueux hôtel cinq étoiles sur la corniche dakaroise ? Non , pour couper court ! Une chose est quand même sûre : il y a trop de passion et trop d’argent (nous ne manquerons pas de revenir sur ce point) dans la lutte sénégalaise. Alors convenons-en trop de passion, de violence et d’argent combattent la lutte avec frappe si tant est que l’on veuille bien la considérer comme une discipline sportive à part entière. Dépassionnons, ne serait-ce que d’un cran, toutes ces activités qui vont de pair avec ces moments tant convoités.L’affiche qui oppose Yékini « le roi de l’arène » et Balla Gaye 2 « le lion de Guédiewaye » est lourde de dangers (allant même jusqu’à mettre en ordre de bataille verbale sérères et socés , ce que le sport fédérateur, par essence, ne saurait promouvoir). Tout le monde le sait. N’empêche, on fait toujours monter les enchères en encourageant toutes sortes de supputations : du matin au soir, du soir au matin cette confrontation qui se dessine clairement est sur toutes les lèvres. Les deux adversaires du 22 avril courant, mènent une bataille médiatique dont les principales victimes sont les amateurs et autres inconditionnels de notre sport national. Nous sommes ainsi à la merci des sponsors et autres promoteurs.
La lutte sénégalaise, une « industrie » bien particulière ?La métaphore de l’industrie pose problème, à mon humble avis, pour plusieurs raisons. Une industrie suppose qu’il y ait des infrastructures dignes son nom. Que je sache, les amateurs courent toujours derrière une éventuelle arène nationale. A moins que Monsieur le promoteur de cette affiche exceptionnelle notamment Luc Nicolaï ne fasse allusion à cette fabrique à laquelle on assiste de rares millionnaires lutteurs par saison. Ce n’est pas une raison suffisante pour cautionner cette violence, d’un autre âge qui s’invite au programme. Vous l’avez condamnée, Luc, mais pas assez. Vous semblez nous soumettre à la dictature du roi des temps modernes « argent », histoire de ne pas écorner l’image des sponsors.Ce combat qui s’impose indispose à n’en point douter son initiateur. Incapable de dicter sa loi à ses contractuels, il préfère caresser les deux adversaires dans le sens du poil. Pourvu que son événement se tienne. A n’importe quel prix ! Sinon quelles explications plausibles données à ces impairs : de Thiés d’abord, le 4 Avril où Yékini s’était sauvé après avoir constaté le retard de Balla Gaye 2 et celui du 11 Avril ? Disons-le clairement la structure Luc Nicolaï and Co. n’est pas à la hauteur ou plutôt se complaît dans cette situation.Toute cette manne financière qui va de pair avec la lutte, ne fait pas que l’on puisse, pour autant, parler de professionnalisme et de sportivité. En effet, rares sont les combats à l’issue desquels les lutteurs, après s’être roués de coups violents, avec effusion de sang à la limite, se félicitent et donnent de belles leçons de fair-play à promouvoir pour ce beau monde qui suit aveuglément et s’identifie aux stars de la lutte.
Au CNG sauvez la lutte :
Au comité national de gestion (CNG) de la lutte de résoudre le problème en tant que seul organe habilité à le faire. Toutes ces campagnes de sensibilisation menées, toutes ces dispositions sécuritaires prises depuis des années ne devraient pas tomber à l’eau. Des sanctions sont inéluctables. Une offensive pour bouter la violence de l’arène serait justifiée aujourd’hui plus que jamais. Toutes ces craintes entretenues par les menaces déplacées de Balla Gaye 2, selon certains, et celles inconvenantes et dures de Yékini, selon d’autres, promettant une crise entre eux avant et après combat ne devraient trouver d’échos favorables dans le milieu sportif sénégalais. Au C.N.G d’organiser les états généraux de la lutte sénégalaise informelle jusque là ; et de voir les moyens à mettre en œuvre pour l’émergence d’une nouvelle classe de lutteurs plus matures, plus responsables faisant bander leurs muscles dans l’arène et non ailleurs. Se détachant de leurs formules stéréotypées qui introduisent les interviews qu’ils accordent aux journalistes et reporters. Des séminaires de formations pourraient être organisés sous l’initiative du CNG ou des promoteurs en vue d’une bonne communication des lutteurs. Et qui sait des campagnes d’informations pour inciter nos lutteurs à allier activité sportive et instruction.
M. DIALLO IBNOU
Doctorant ès Lettres Modernes,
Option Grammaire Moderne
Professeur de Lettres Modernes
(ibndiallo@gmail.com)
Blog : Ibnoze.seneweb.com
par Ibnou Diallo, vendredi 13 avril 2012, 08:07 ·