Pénurie d’eau à Dakar
Que les sanctions commencent avons-nous envie de dire
Face à la pénurie d’eau potable à Dakar ayant suscité une indignation collective, nous avons regretté l’absence de poids de nos hommes politiques. Jadis prompts à crier devant micros et caméras, ils se sont pratiquement tus, devant ce calvaire que vivent les Dakarois depuis une dizaine de jours.
Le régime a trainé les pieds durant quelques jours avant de parler de compassion déplore M. Diallo M. Thierno. En effet, nos autorités ont raté le coche en laissant la situation pourrir. Elles tentaient de gérer vainement la situation.
Aux dernières nouvelles, nous apprenons que Madame Aminata Touré a décidé de descendre sur Keur Momar Sarr où on note les dysfonctionnements à l’origine du calvaire dans la capitale sénégalaise, au bout de dix jours. Ill n’est jamais trop tard, peut-être ? Toujours est-il qu’elle a haussé le ton et a promis des sanctions sévères. M. Macky a commandité un audit et des têtes tomberont, à coup sûr. A son retour si jamais la situation qui commence à devenir inquiétante ne le pousse à écourter son séjour en terre américaine. Nous commémorerons le Joola avec notre président du fait de son retour en catastrophe annoncé.
De l’autre côté, nous regrettons le silence de l’opposition. A y voir de très prés, nos opposants n’ont pas été à la hauteur en prenant les aspirations de la population dakaroise. Diabolisés à cause de cette histoire de traque de biens supposés mal acquis, ils sont sûrement préoccupés par le sort de leurs camarades emprisonnés. Et puis, souffrants de discrédits leurs voix sont quasiment devenues inaudibles.
La SDE et ses contre-vérités :
A force de promettre de façon erronée le retour imminent de l’eau dans les robinets, son Directeur et non moins militant de l’A.P.R et son chargé de communication ne convainquent plus personne. Notre déduction est simple : ils n’ont pas tout dit. On nous a tellement seriné des histoires de panne, de soudure, de fuite et que savons-nous encore ; ce qui sûr c’est que le calvaire perdure. Plus il durera, plus nous réclamerons la révision du contrat qui lie la SDE à l’Etat. La responsabilité du régime socialiste est pointée du doigt, nous ne sommes pas amnésiques. Bouygues est toujours dans l’ombre. Ce qui est impensable en France, l’est au Sénégal car « dara métiwul », rien n’est méchant.
Les responsabilités de la SONES devront aussi être situées dans cette situation. On nous parle d'une installation tombée en panne au bout de neuf ans alors que la garantie devrait couvrir trente ans.
Que les choses sérieuses commencent alors ! Jusque-là, point de démission ou de limogeage. Ce qui peut paraitre inacceptable, tout de même.
Un calvaire indescriptible : dire que cette eau n’est pas gratuite
Laissés à eux-mêmes, les dakarois commencent malgré tout à crier leur ras-le-bol. Ceux qui parviennent à recueillir l’eau nuitamment n’hésitent pas à le faire. Tandis que les autres passent des heures à la recherche du liquide très précieux. Leur manière de procéder est la suivante : marcher dans les rues ou avoir à bord des charrettes ou véhicules des bassines, seaux ou bouteilles en grappes. Tenez-vous, nous ne sommes pas au village.
Que de sachets d’eau filtrée achetés pour les besoins des ablutions. Des puits de fortune creusés non loin de la plage, etc.
Le cocktail est explosif sans aucune exagération.
Au Sénégal, autant le dire dara métiwul : nous souffrons dans la capitale et la délégation présidentielle reviendra à Dakar aujourd’hui après son séjour presque inopportun en terre américaine. M. Macky n’avait-il pas écourté l’année dernière son séjour sud africain à cause des inondations ?