« Mame Fari avait coutume de lui dire :
- L’homme doit avant tout remercier le Créateur de lui avoir donné l’oubli, car sans l’oubli, personne ne pourrait vivre la vie. Nalla
Nalla avait beau remuer ses méninges, il n’était pas arrivé à percer l’essence de cette sentence que répétait grand-mère Fari. Un jour, il avait répondu :
- Eh Mame ! Et pourtant, tu me grondes toujours lorsque j’oublie quelque chose. Si l’oubli est bon, pourquoi alors tu me grondes.
Mame Fari avait souri, les yeux mi-clos, puis, comme en rêvant, elle avait dit :
- Ce n’est pas de cet oubli-là que je parle mon petit néné tout petit.
- Il en existe plusieurs, alors ? Celui dont je parle, tu l’appelleras un jour, mon « néné touti ». Tu l’appelleras de tous tes vœux. Tu l’imploreras quand tu sortiras du paradis de l’enfance où tu te trouves maintenant. Lorsque tu découvriras les sommes de douleurs et de souffrances que la vie nous réserve, tu verras que l’oubli est un cataplasme pour le cœur et le meilleur ami de l’homme. »
Aminata Sow Fall, L’appel des arènes, NEAS, 1982.
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