" - Ne me juge pas, Ousseynou Koumakh. Contrairement à ce que tu penses, tu ne sais rien de moi. Tu crois savoir ce que je suis, connaître ce qui anime mon cœur. Tu ne sais rien. Tu ne plonges pas dans les âmes. Ce que tu penses être la vérité entière n'est qu'un fragment parmi mille fragments. Tu es une ombre parmi mille ombres déployées. Tu ne sais pas, ces dernières années, ce que j'ai dû sacrifier. Les chemins par lesquels je suis passé sont boueux. Qui prétend m'y suivre sera taché de boue. Ne me juge pas. Le tribunal de ta conscience n'est pas ...
Mohamed Mbougar Sarr, La plus secrète mémoire des hommes, Éditions Philippe Rey, 2021.