« Victoire… défaite… Ces mots n’ont point de sens. La vie est au-dessous de ces images et déjà prépare de nouvelles images. Une victoire affaiblit un peuple, une défaite en réveille un autre. »
Antoine de Saint Exupéry, Vol de nuit.
Au sortir du Bac 2014, nombreux furent ceux qui avaient statué sur les résultats catastrophiques enregistrés. Chacun y est allé de son analyse. Une certaine opinion aura imputé la responsabilité aux professeurs. Ces derniers sont souvent taxés d’incompétents, de syndicalistes grévistes, d’éternels démotivés, de nouvelle génération d’enseignants manquant de sérieux, etc.
A dire vrai, les enseignants en prennent pour leur grade à longueur de journée dans une société plus encline à les diaboliser qu’à leur conférer la place qu’ils méritent.
Moi, Monsieur ! Tel fut l’une des chansons de Omar Péne nous ayant bercé durant notre jeunesse. A l’époque, bon nombre de jeunes souhaitaient devenir instituteur. Ce n’est présentement pas le cas. Une question de tendance ou de désamour ?
Les enseignants ne sont plus les modèles. Ne sont-ils pas parfois assimilés aux contre-modèles ? Après le Bac, des candidats malheureux nous avaient interpelés sur le cas d’un prof de philo qui, selon eux, les aurait sacrifiés en leur donnant deux (2) au second groupe. Nous ne pouvions juger le travail d’un collègue, qui plus est, intervient en philo : matière qui n’est pas la nôtre et que nous jugeons aléatoire.
Ces élèves avaient aussi insisté sur l’incompétence des profs et les répercussions des longues grèves de 2012.
Des professeurs véreux, il y en a. Nous ne pouvons le nier. Fort heureusement ceux-ci ne constituent pas l’écrasante majorité. Parodiant le célèbre discours de Thomas Sankara, nous dirons : est-ce que vous êtes d’accord que nous maintenions dans notre école des profs incompétents ? Alors, il faut les dénoncer.
Nous estimons que l’enseignant doit être irréprochable et qu’il ne devrait pas donner raison aux mauvaises langues qui penseraient que les notes s’achètent, se négocient ou s’obtiennent à travers des pratiques peu orthodoxes, entre enseignants et élèves. Le fait est que le mérite doit prévaloir !
Notre avis est pourtant clair si les résultats ont été si catastrophiques c’est parce que le système est malade à plusieurs niveaux : administration, syndicalistes, professeurs, élèves, parents, société, etc. Il est venu le moment où chaque acteur devra jouer pleinement sa partition pour des résultats satisfaisants. Que chacun se remette en question et réponde à son statut ! Les assises de l’éducation seront peut-être salvatrices.
Sénégal : sunumbir 25/08/2014