L’an 1 de M. Macky, Président. De la RFM au Térrou bi hôtel
Les avis sont partagés sur les 365 premiers jours que M. Macky a passés à la tête du pays. Nous lui reconnaissons sa volonté de changer certaines choses, mais reconnaissons aussi que nombreux sont ces Sénégalais qui ne le voient pas venir. Mais reconnaissons tout de même qu’avec cette coalition qui tient à sauvegarder des intérêts politiques, les choses ne sont pas simples.
La coalition Benno BokkYaakaar organise une table ronde à l’Hôtel Terrou Bi
25 Mars 2013, symbolisant une année d’exercice, est-ce suffisant pour un bilan ? S’était-on fixé des objectifs à atteindre au bout d’un an ? nous dira ce cadre Sénégalais séjournant en Egypte. Alors que nous étions sûrs qu’il s’agissait d’une opération de com.
Pour fêter cet anniversaire, M. Macky aura pris les airs ce dimanche 24 Mars. Il nous aura, durant cette période, habitué à de nombreux déplacements à travers le monde. Nous en voulons pour preuve son second déplacement en un mois au pays de l’oncle Sam, pour cette fois-ci être reçu par M. Barck Obama. Les adeptes des comparaisons diront que son prédécesseur aura couru, en vain, derrière cette audience avec le Président étatsunien. Nous pensons juste qu’il ne faudrait pas avoir les yeux dans le rétroviseur.
M. Macky n’est pas omnipotent, nous ne le dirons jamais assez ; il ne pourra pas tout solutionner. Il a beau faire miroiter le « yoonuyokkuté », il n’est pas sûr qu’il vienne au bout de certaines difficultés. Le fait est qu’il avait promis monts et merveilles aux Sénégalais avant d’être élu. En charriant, il avait même eu le culot de promettre le mariage à tous les célibataires, sous le poids de l’euphorie .C’est normal, pouvait-il en être autrement ? Nous ne le croyons pas.
En ce jour-anniversaire, une certaine presse aura été bien servie : c’est le Groupe Futurs Médias. Déjà dans la matinée, M. Idrissa Seck, ancien Premier Ministre, dans sa volonté de reconquérir le cœur de ses compatriotes aura versé de chaudes larmes en rappelant les épreuves qu’il a endurées avec Wade.
En sus, il précisera les termes de son compagnonnage avec l’actuel locataire du palais. Son opération de charme lui a permis de remettre en cause les compétences de nos banquiers à gérer convenablement les finances publiques, eu égard à leurs horizons de provenance.
Osons le mot, cette sortie obéissait à une opération de charme, à l’instar de la sortie du PDS et de ses alliés dans l’opposition ; sans oublier la table ronde organisée par la mouvance présidentielle au luxueux hôtel Terrou Bi.
Restons avec cette rencontre atypique qui est aux antipodes de ce qui se faisait jusque-là. Elle était retransmise en direct sur les ondes de la RFM. Le Premier Ministre en était probablement « le modérateur » avec divers thèmes présentés entre autres par Ismaïla Madior Fall, Madame le Ministre de la Justice Aminata Touré, M. Mouhamadou Mbodji du Forum Civil, Elhadji Mansour Sy Ministre de la Fonction publique, M. Abdoul Aziz Tall etc. Chacun de ces orateurs a présenté une réflexion allant dans le sens de donner des assurances au peuple Sénégalais.
Sur le plan formel notons qu’une telle table ronde est contraire aux manifestations folkloriques auxquelles nous avaient habitué les anciens régimes. Néanmoins aucune indication n’est fournie sur le coût de ce type de rassemblement dans un endroit si chic : un hôtel cinq étoiles. Qui payera la note à la fin de la séance. M. Moustapha Diakhaté, est le seul à pouvoir nous donner des réponses. Le show du PM a été complet car il a eu droit à des applaudissements quelquefois nourris.
A la fin de la rencontre quelques questions seront posées au PM et à Mme Touré ? Si le premier est revenu sur le marché de gré à gré accordé à l’entreprise EIFFAGE SENEGAL, il en a profité pour s’en prendre à Idrissa Seck. Il mettra ainsi ses aptitudes en soulignant qu’il était économiste, avait travaillé à la Banque Centrale et était détenteur d’un diplôme à une école où Idrissa Seck n’a jamais pu fréquenter.
Quant à la seconde, elle insistera sur la vision du Président avec son programme « Yonuyokkuté ».
Une chose paraît certaine : quand on est au pouvoir, il paraît normal d’organiser des cérémonies de cette envergure au nom de la gouvernance vertueuse. Quelle est, pour le Sénégal, la valeur ajoutée de ces manifestations organisées hier par les différents partis politiques ? Pertinente question, à mettre à l’actif de notre cher voisin à Sanar.
Disons, pour conclure, que la tâche ne sera pas aisée mais rappelons aux initiateurs et participants qui ont dépensé tant de millions pour une table ronde qu’ils ont encore quatre autres années pour faire leurs preuves. Et les Sénégalais seront intransigeants. S’ils ne le sont déjà.
Et puis « daramétiwul dé ». Et nous le savons bien.