« Sons et images triomphent, encouragent chez le citoyen l'enregistrement passif, l'atrophie1 des codes de la lecture, devenus inutiles. Ainsi se répand, chez ceux dont le milieu familial n'est pas vigilant, l'illettrisme, premier pas vers la marginalisation scolaire, culturelle et vers la détresse sociale. »
Ignacio Ramonet, Le Monde diplomatique, mai 1988
1 : Dépérissement.
Yen a assez, avons-nous envie de dire. Stop au culte de la médiocrité, devons-nous scander à l’unisson!
Qui n’a pas remarqué le harcèlement dont nous sommes victimes depuis des années au Sénégal avec ces trois domaines Lutte, Musique et Danse qu’on essaie de nous imposer, à tort ?
Disons les choses précisément ; ces domaines, si nous n’y prenons garde, constitue une trilogie fatale pour la société sénégalaise, du moins dans la manière dont on la promeut présentement. La plupart des chaînes de télévision et des radios encouragent la médiocrité en réservant la taille du lion à cette trilogie ; au moment où la qualité y fait défaut.
Elles cherchent à nous abrutir sans que nous nous en rendions compte. Les acteurs de ces trois domaines ont du mal à être convaincants. Attitude facilement compréhensible si l’on sait que le lutteur a parfois du mal à agencer ses idées et nous propose comme seule recette la violence; le musicien pense qu’il n’y a que l’amour comme thème s’il ne chante pas les louanges des marabouts ou de ses bienfaiteurs et le danseur se casse la tête pour des pas de danses obscènes « créés » (permettez-nous de ne pas citer les plus osés). Bizarrement, notre société tente de nous vendre l’image de ces contre-modèles qui se prennent pour des stars.
Ne démissionnons point car nous devons militer pour que la mayo Lutte-Musique-Danse ne prenne pas au Sénégal. Rectifions le tir. Pour cela, il suffira d’être exigeant avec nous-mêmes avant de l’être avec les autres. Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Et puis, ne dit-on pas qu’un problème bien posé est à moitié résolu ? Alors, faisons de sorte que d’autres « mayo » plus bénéfiques pour nous et pour les générations futures puissent prendre ! Nous préférons une lutte moins violente, une musique de qualité et des danses plus respectueuses.
Que la lecture ne soit surtout pas en reste ! Un clin d’œil à l’ancien éditorialiste de la version française du « Diplo » Ignacio Ramonet.
Vivement de vrais modèles, exigeons-nous au Sénégal !
M. Diallo Ibnou