Épreuves du premier groupe
( Un sujet au choix du candidat)
Sujet I : Résumé Discussion
La crainte de la différence, allant parfois jusqu'à son refus, est un réflexe largement répandu. Les enfants ont peur de se distinguer des autres. Les adolescents sont les premiers à suivre les modes. Mais, bien plus grave, les adultes se méfient presque instinctivement de tous ceux qui n'appartiennent pas à leur collectivité, entraînant rivalités de palier, discussions entre administrations, discordes entre nations, haines religieuses ou raciales.
Et pourtant ce réflexe est à la fois un non-sens biologique et une erreur fondamentale sur le plan culturel.
Sur le plan biologique, trois notions en aideront la compréhension :
D'abord, chaque être vivant est différent ; il est même unique tant il y a de variations possibles dans sa composition chimique. C'est le produit du mélange des caractères paternels et maternels, ceux-ci provenant eux-mêmes d'un mélange des caractères des quatre grands-parents. De plus, ces caractères ( ou gènes) présentent dans les populations de multiples variantes. Pour l'homme, le nombre de combinaisons possible dépasse, a-t-on dit, le nombre des atomes contenus dans tout l'univers connu. A chaque génération apparaissent donc, fruits de la loterie génétique, des êtres nouveaux, uniques car formés d'une combinaison entièrement nouvelle des caractères génétiques. La nature a bien pris soin d'assurer que ce mélange se reproduise à intervalles réguliers ; le sexe et la mort le répètent à chaque génération.
Ensuite, selon le processus darwinien de la sélection naturelle, les individus ayant reçu, par hasard, les combinaisons les rendant les plus près à vivre dans un certain milieu, survivent et ont le plus de descendants, alors que les moins aptes en ont moins. Ainsi, grâce à la diversité des individus qui la composent, une espèce pourra-t-elle s'adapter à d'éventuels changements d'environnement, de climat ou à l'apparition de nouveaux parasites ou agents pathogènes. La différence entre individus est donc une nécessité absolue pour la perpétuation d'une espèce. Elle est la base de toute vie animale ou végétale.
Enfin, l'environnement façonne les variétés à l'intérieur des espèces : l'hirondelle nord-africaine n'est pas identique à celle de Norvège, le peuplier d'Italie diffère de celui du nord de l'Europe, le type humain méditerranéen diffère du type nordique, etc. Sur l'homme moderne l'influence de l'environnement joue peut-être moins qu'autrefois, mais son rôle est déterminant sur son psychisme. Deux vrais jumeaux qui ne diffèrent en rien sur le plan génétique subissent, surtout s'ils sont séparés, des influences externes différentes et deviennent ainsi des êtres différents. Seul l'homme passe de l'individualité à la personnalité parce qu'il s'approprie à partir de son milieu social un patrimoine culturel.
Jean Dausset ( professeur de médecine) Reproduit du Courrier de l'UNESCO, sept. 1986, p. 34.
1. Résumé :
Résumez ce texte en 120 mots, avec une marge de plus ou moins 10 mots.
2. Discussion :
Les différences socio-culturelles et religieuses devraient-elles être forcément des sources de conflits entre les hommes
Sujet 2 : Commentaire
Confiée depuis le bas-âge à sa tante, Raabi vient d'être voilée par le frère de cette dernière. Mais malheureusement pour elle, cette tante, au lieu de se soucier de lui faire justice, se préoccupe plutôt de la manière dont il faut sauver la réputation de son frère. Seule, la jeune femme crie sa détresse.
Pourquoi, mon Dieu, les hommes sont-ils si cruels, si violents, si injustes envers nous leurs mères, leurs sœurs, leurs filles et leurs épouses ? Pourquoi, bon sang, les femmes sont-elles victimes d'assauts répétés de cette catégorie d'hommes primitifs, agressifs et barbares qui perdent la raison sous l'effet de leurs pulsions internes ou sous l'emprise de l'alcool, de la drogue, ou delà colère ? L'homme a-t-il oublié que sans la femme il ne serait pas, il ne représenterait rien ? Quand l'homme comprendra-t-il que c'est la femme qui a reçu en son sein la semence par la volonté de Dieu et qui a porté, neuf mois durant, le fœtus issu de cette semence, avant de lui ouvrir les portes de la vie? Quand comprendra-t-il que c'est la femme qui a allaité ce bébé qu'il fut, un bébé sans défense ni aucun moyen, deux années durant, que c'est la femme qui l'a cajolé, dorloté, soigné, protégé et éduqué jusqu'à l'âge de la puberté ? Quand l'homme comprendra-t-il que chaque fois qu'il malmènera, violera, insultera ou frappera une femme, il sera en train de violenter sa mère, de brutaliser sa sœur, de malmener sa fille ou d'humilier la mère de ses enfants ? Tant que les hommes ne comprendront pas la valeur et le rôle fondamental de la femme dans la société, ils resteront perpétuellement des êtres primitifs, des attardés intellectuels indignes de bénéficier de l'affection d'une mère ou de l'amour d'une épouse ! Il ne me restait plus qu'à prier tous les Dieux des cieux et de la terre, pour que Tonton Mody ainsi que tous les hommes violents, violeurs, insulteurs et frappeurs de femme, soient à leur tour accablés par la malédiction que je leur avais lancée, jusqu'au jour du Jugement dernier.
Moumar Guèye, La Malédiction de Raabi, P 114-115.
Consigne
Vous ferez de ce texte un commentaire suivi ou composé.
Dans le cadre d'un commentaire composé, vous pourrez montrer par exemple, comment à travers un champ lexical approprié, enveloppé dans un style lyrique, l'auteur parvient à démontrer, par la voix de son personnage, que la cruauté de certains hommes qui font subir aux femmes des traumatismes, traduit la déchéance humaine et la décadence de la société.
Sujet III : Dissertation
On entend souvent deux déclarations contradictoires à propos des pouvoirs de la littérature et de la science sur l'homme.
Dans la première, l'on dit que la science favorise l'acquisition de connaissances utiles, là où la littérature ne vend que l'illusion. Dans la seconde déclaration, on soutient que, contrairement à la littérature, la science déshumanise l'homme.
Après avoir expliqué les fondements de ces jugements, donnez votre opinion sur les pouvoirs réels de la science et de la littérature.