Nous allons vous proposer une ébauche de correction. Ce choix découle du fait que nous n’aimerions point que vous tombiez dans le piège de la facilité en ayant, par notre entremise, une correction intégrale.
Nous allons surligner les idées essentielles, souligner les connecteurs logiques ou éléments assurant la progression des idées et barrer les idées superfétatoires.
Nous proposons cette sélection. A vous d'agencer les idées essentielles et de reformuler pour un bon résumé.
L’expérimentation animale suscite depuis plus d’un siècle des passions excessives, avec de chaque côté des extrémistes dogmatiques, voire dangereux.
Parmi les opposants à l’expérimentation animale, il convient de distinguer au moins deux types, dont les comportements appellent des réponses très différentes. Les premiers estiment que, même justifiée scientifiquement ou médicalement, une expérience qui détruit la vie animale est en tout état de cause inacceptable.
En clair, pour ces militants, souvent écologistes ou végétariens, partisans de médecines dites « douces », déçus de l’humanité et transférant sur l’animal leur richesse affective, l’expérimentation animale est à rejeter en totalité. Seul l’animal est bon, généreux, fidèle ; l’homme, lui, serait fondamentalement mauvais, pervers, intéressé. Vieux débat, s’il en est ! En conséquence, si l’homme veut progresser dans sa quête du savoir et dans sa lutte contre la maladie, il se doit d’expérimenter sur lui-même, sur des volontaires ou sur des prisonniers.
A ces opposants-là, il convient de rappeler trois éléments importants.
Tout d’abord, que les progrès dans nos connaissances et les thérapeutiques se traduisent le plus souvent par des applications profitables à l’animal lui-même.
On sait aujourd’hui traiter de nombreuses maladies animales grâce aux progrès de la recherche et les vétérinaires ne se privent pas de les utiliser. Ensuite, que la proposition visant à expérimenter directement sur l’homme est, dans bien des cas, irrecevable : peut-on imaginer par exemple, tester ainsi les procédures visant à inactiver des préparations susceptibles de contenir le virus du sida ?
Il faut se souvenir, enfin, que la reconnaissance implicite de droits aux animaux, aux yeux du juriste et du philosophe, est dépourvue de sens.
La seconde catégorie d’opposants est beaucoup plus importante. Ceux-là murmurent qu’une expérience dûment justifiée, dont on peut démontrer qu’elle est vraiment nécessaire, serait à la rigueur acceptable. Très vite, cependant, leur discours devient un réquisitoire prolongé, et souvent violent, qui reprend les arguments déjà évoqués : abus, incompétence des chercheurs, expérimentations d’arrière-garde et répétitives, intérêts mercantiles, etc. Ainsi militent-ils pour le renforcement des méthodes dites « alternatives », pour l’arrêt à terme de toute forme d’expérimentation animale, et pour l’arrêt immédiat de toutes celles destinées à l’enseignement ou motivées par des intérêts purement commerciaux.
Une fois posée, avec force, que toute expérimentation animale inutile, prématurée ou mal conçue est à l’évidence révoltante, peut-on essayer d’y voir plus clair ? Est-il concevable d’interdire, immédiatement ou à l’avenir, toute forme d’expérimentation animale ?
P .TAMBOURN, Le Monde es débats, 1993.