Le dossier étant pendant devant la justice, nous n’évoquerons point ses détails. Force restera à la loi. Toujours est-il que M. Bao doit jouir de la présomption d’innocence.
Nous prenons le contrepied d'une certaine presse à sensation prompte à présenter de fausses grosses « unes ».
Bao, comme on l’appelait affectueusement, a notre soutien dans cette épreuve qu’il traverse. Personnellement, nous ne le connaissions pas, bien que nous eussions eu l’occasion de le croiser à Ndioloféne où il avait pris une villa avec sa famille.
M. Bao était notre voisin et il avait l’habitude de passer chez nous pour se payer du couscous ou thiakry, se permettant, à chaque fois, des échanges courtois avec nos parents, frères et sœurs.
De commerce facile, son ouverture d’esprit, sa convivialité et son humilité faisaient qu’il pût discuter avec nous qui n’étions pourtant pas forcément des universitaires. Seulement, nous avions en partage notre confrérie mouride, lancèrent à l’unisson Moussa et Demba qui partirent le voir à la Maison d’arrêt et de Correction de Saint Louis.
A Ndioloféne, personne n’a pu se faire à l’idée qu’il soit accusé du meurtre de sa femme. Ils n’en reviennent toujours pas, ce groupe de personnes du troisième âge qui révèlent les œuvres de bienfaisance à mettre à l’actif de cet intellectuel modèle qui n’était pas condescendant. Autant le dire, M. Bao ne s’enfermait pas à l’université. Ces notables du quartier soulignèrent que le Sieur Bao leur payait constamment le thé, sans compter les innombrables services qu’il leur avait rendus.
Un autre groupe d’intellectuels arabes détenant une école coranique prétendait ne pas être en mesure de se souvenir avec exactitude des cadeaux que M. Bao leur avait faits.
Militant actif de l’Alliance Pour la République, ce que nous remarquâmes dans l’entre-deux tours, nous nous attendions, eu égard à son profil et à son militantisme, à ce qu’il bénéficiât de ces mesures individuelles à la fin des Conseils des ministres.
Nous ne pourrions mettre fin à cette série de témoignages qui n’est pas exhaustive sans prendre en compte celui de son ancien voisin de chambre aux moments forts de leur vie estudiantines en France. M. El Hadji Oumar Ndiaye lançait en Juin 2013, à partir du Danemark où il se trouve, un vibrant appel à ses camarades de promotion afin d’initier des actions d’envergure. Sur son mur Facebook, il avait posté ce message : « A tous ceux qui connaissent Vieux Bao et qui ont eu à connaitre Pascale sa défunte femme, je vous demande si vous êtes au Sénégal de créer un comite de soutien pour démontrer devant tous les Sénégalais que Vieux Bao avec qui j'ai partagé ma chambre d'étudiant, est un homme courtois, intelligent et incapable à mes yeux de faire du mal à qui que ce soit. Je l'ai connu communiste et magnanime, d'une grande ouverture d'esprit. Cet homme que j'ai connu ne peut pas être un monstre et je voudrais que nous lui apportions notre soutien dans ces moments difficiles qu'il traverse, à lui et à toute sa famille. C'est le moment de montrer notre amitié à cet homme qui a choisi de revenir au Sénégal pour contribuer au développement de son pays. »
Pour conclure, il ajoutait : « Lançons un mouvement de soutien à notre ami et camarade Vieux Ibrahima Bao. Et que justice soit faite dans la plus grande clarté. La présomption d'innocence est aux yeux de la loi un droit inaliénable.»
Ces témoignages viennent s’ajouter à tous les autres qu’on retrouve à foison sur le réseau social Facebook avec cette page animée par Kiara Gaye et d’autres étudiants de l’Université Gaston Berger de Saint Louis.
Par devoir, nous avons tenu à écrire ce billet. Puisse Allah, Le Tout Puissant assister M. Bao ainsi que tous ceux qui ont maille à partir avec la justice. Que M. Bao soit fort afin de supporter cette épreuve. En fin intellectuel, il mettra à profit son séjour carcéral pour se pencher sur plusieurs sujets.
Ibnou Diallo
Ressortissant du quartier Ndioloféne
Sor Saint-Louis