Y EN A MARRE : PAR PURE CONVICTION
Au rythme où va le pays, il nous parait impératif de prendre part activement au fonctionnement de notre nation car conscient de la formule de Césaire selon laquelle « la vie n’est pas un spectacle». Aussi avons-nous décidé de jouer pleinement notre rôle de veille en ne tombant pas dans le « sénégalo-pessimisme » qui constitue une entité de l’afro-pessimisme symbole selon Kettly Mars d’une corruption des mentalités et des principes.
Eu égard à toutes ces dérives qui gangrènent notre quotidien, nous avons décidé de nous mettre du côté de ceux qui promeuvent la rupture d’avec certaines mauvaises habitudes telles que: la corruption, le blanchiment d’argent, le népotisme, le culte de la médiocrité, la langue de bois,...
Nous ne sommes pas « wadophobes» mais nous sommes convaincus que notre cher Président est dans l’impossibilité, constitutionnellement parlant, de se représenter en Février 2012, à l’image du Président du Mali, celui du Cap-Vert ou du Guatemala etc. De grâce qu’on ne nous rétorque pas que le mandat de 2000 à 2007 n’en fait pas partie, au cas échéant ma seule préoccupation consisterait, toute ma vie durant, à vouloir savoir où est-ce qu’on le placerait étant donné qu’il faudrait qu’on le place quelque part. D’éminents constitutionnalistes à l’instar des professeurs ElHadji Mbodji, Mounirou Sy, Ahmet Ndiaye, Ismaila Madior Fall, Babacar Gueye ... ont eu à démontrer, avec brio, ce qui fonde la non-recevabilité de la candidature de Maitre Abdoulaye Wade.
Sympathisant de « « Y EN A MARRE » pour plusieurs raisons :
Nous louons l’expressivité d’un message à la hauteur des désillusions liées aux promesses électorales lors des joutes de 2000 et de 2007. Aussi irrespectueux que cela puisse paraitre à premiére vue, selon certains qui tombent, volontiers, dans la provocation « Y EN A MARRE » est une expression catalysatrice, mobilisatrice qu’on s’approprie volontairement du fait d’un ras-le bol généralisé. C’est un secret de polichinelle maintenant car tout le monde sait que notre économie est à genoux du fait d’une politique libérale qui ne nous correspond aucunement
Notre posture intellectuelle nous place dans l’obligation d’être utile à notre société et d’être ouvert à toutes formes de critiques, si l’on sait que dés le dix septième siècle, Nicolas Boileau dans son Art poétique, défendait la nécessité de la critique ; aussi avons-nous décidé de prendre part à cet élan patriotique enclenché par ce mouvement qui est présent dans les coins les plus reculés de la planète ( je pèse bien mes mots car nombreux sont ceux qui s’y identifient).
Nous refusons de croire que notre action puisse constituer un simple coup d’épée dans l’eau : que chacun fasse ce qu’il a à faire ! C’est à nous d’œuvrer pour le développement du Sénégal
Nous sommes conscients du fait que seules la transparence, la bonne gouvernance sont les marques annonciatrices de l’émergence de notre nation.
Nous militons pour la pérennité des acquis démocratiques, pour le respect de la parole donnée. « Un sabador ne se dédit jamais » disait Sokhna Benga, écrivaine sénégalaise, dans La Ballade du sabador. Le fameux « waaxét » ne devrait pas faire partie de notre vocabulaire (sauf dans les séances de plaisanteries qui meublent une partie de notre quotidien) encore moins de celui d’un chef d’Etat.
Nous sommes séduits par la formule « Nouveau Type de Sénégalais », pour cause nous défendons l’exemplarité sur le plan comportemental, considérons que l’éthique et la morale doivent dicter nos choix, la compétence notre seul baromètre, le souci de l’environnement dans lequel nous évoluons notre seule préoccupation.
Nous ne sommes pas de ceux qui adhérent de manière aveugle à de nouvelles trouvailles, nous soulignons au passage que nous avons pris le temps de nous imprégner du mouvement afin de comprendre comment on pouvait défendre des acquis démocratiques pour éviter de se laisser écraser par la politique. Cohérents dans leur démarche, les membres de « y en a marre » par le biais de leur campagne dénommée « électo-rap» comptent passer aux cribles les programmes proposés par les différents candidats, de tels programmes seront soumis à des spécialistes qui en analyseront la fiabilité.
MERCI ET COURAGE AUX INITIATEURS DU MOUVEMENT Y EN A MARRE
Y EN A MARRE TOUT BONNEMENT MARRE !!!
M. DIALLO IBNOU Professeur de Lettres
Doctorant és-Lettres, Option Grammaire Moderne à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.
« Wadophobe » est une trouvaille personnelle symbolisant dans cette séquence le rejet de la personne de Abdoulaye Wade. Nous estimons seulement qu’il n’est plus à la hauteur de son art, après onze années de règne appréciées diversement.
Afro-pessimisme est un concept en vogue employé par ceux qui ne croient pas au développement de notre cher continent, un cliché selon lequel les maux qui gangrènent notre existence sont : la pauvreté, la famine, les guerres etc., c’est dans ce sillage que nous nous donnons la liberté, dans ce présent texte, de parler de « sénégalo-pessimisme» pour désigner cette attitude consistant à faire preuve de fatalisme à souhait, signe de notre « sénégalité » , car être sénégalais c’est dire à longueur de journée « yalla baxna», oubliant parfois la formule AIDE-TOI ET LE CIEL T’AIDERA.
Y EN A MARRE TOUT BONNEMENT MARRE
Ibnou Diallo, dimanche 14 août 2011, 18:11