« Le train siffla longuement. Adieu Dakar, ville dangereuse, ville de perdition. »
Abdoulaye Sadji, Maïmouna, chapitre XIX
Ne passionnons pas …
Grave, la situation l’est à plus d’un titre. Confus et désespérés sont les sentiments les mieux partagés par les Dakarois soumis à un calvaire indescriptible depuis deux semaines. Sur toutes les lèvres se mt le mot « eau », ce liquide vital. La dureté est telle qu’il y en a qui rationalisent leur consommation de ce liquide obtenu à la suite d’un véritable parcours du combattons. Rappelons tout de même que quelle que soit la gravité de la situation, quelle que soit la faute imputée aux autorités actuelles, les « manifs » ne feront pas revenir l’eau. Le problème étant éminemment technique.
La pluie : cette eau salvatrice
Elle a été la bienvenue la pluie d’hier soir. Au moment où nous nous attendions le moins, le ciel ouvrit ses vannes et déversa une pluie plus que bénéfique pour les habitants de la capitale sénégalaise qui furent agréablement surpris. Ainsi, les robinets du ciel qui nous exonère de factures bimensuelles arrosèrent nos terres. Dire qu’on nous parlait du plan « Fendi » mis en place par nos autorités pour endiguer tout risque d’inondation. En tout cas, toute pluie est la bienvenue comme l’ont démontré tous ces gens qui passaient à travers les gouttes d’eau plaçaient bassines ou seaux sous les tuyaux pour recueillir l’eau. Il n’y a pas d’âge pour cet exercice.
M. Macky se hasarda à communiquer
En matière de communication, M. Macky n’a jamais été un pro. Nous nous en étions rendu compte lorsqu’il était Ministre de l’Intérieur ; toujours égal à lui-même, il rate certaines de ses sorties médiatiques. Et, ce fut encore le cas, cette fois.
Après avoir foulé le tarmac de l’aéroport Léopold Sédar Senghor, M. Macky a eu raison de ne pas faire de déclaration car il en avait déjà réalisée une, qui était d’ailleurs jugée désastreuse. En effet dans un entretien accordé à M. Dame Babou, correspondant du groupe Sud au Etats-Unis, M. Macky demandait aux Sénégalais de s’en remettre à Dieu. Une erreur de com inadmissible, à notre humble avis.
Malgré tout le respect que nous vouons à sa posture présidentielle, nous pensons qu’il s’était trompé de sujet et de cible. De sujet car il ne s’agissait pas de religion pour qu’il se muât en prêcheur, encore moins de disciple pour qu’il évoque Dieu. Et puis tous les Sénégalais ne sont des croyants : il y en a qui croient plutôt au grand architecte del’univers.
Dans ce même entretien, il réussit à se ressaisir en parlant de la vulnérabilité de la capitale sénégalaise.
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Bonus sous forme de citation
"Mais Dakar les avait pris et façonnés. Dakar ne voulait plus les lâcher. Ils étaient habitués à son tapage, à ses lumiéres, à ses foules, à ses toilettes, à ses fêtes et même à sa misére..."
Abdoulaye Sadji, Maïmouna, 168