Quelques phrases glanées par-ci, par-là dans Une si longue lettre de Mariama Bâ
En guise de réponse, j’ouvre ce cahier, point d’appui dans mon désarroi : notre longue pratique m’a enseigné que la confidence noie la douleur. P. 5
Si les rêves meurent en traversant les ans et les réalités, je garde intacts mes souvenirs, sel de ma mémoire. P. 5
L’école transforme nos filles en diablesse, qui détournent les hommes du droit chemin. P.37
Je ne voulais pas armer mes filles en leur offrant l’immunité du plaisir. Le monde est à l’envers. Les mères de jadis enseignaient la chasteté. Leur voix autorisée stigmatisait toute « errance » extraconjugale.
Les mères modernes favorisent les « jeux interdits ». Elles aident à la limitation des dégâts, mieux, à leur prévention. Elles ôtent toutes épines, tous cailloux qui gênent la marche de leurs enfants à la conquête de toutes les libertés. Pp 170-171
Chacun de nous a son poids de « vécu » qui peut l’aider dans la compréhension de l’autre. P126
Le mariage n’est pas une chaîne. C’est une adhésion réciproque à un programme de vie. Et puis, si l’un des conjoints ne trouve plus son compte dans cette union, pourquoi devrait-il rester ? P 143
« Je ne veux pas faire de politique, non que le sort de mon pays et surtout le sort de la femme ne m’intéressent. Mais à regarder les tiraillements stériles au sein d’un même parti, à regarder l’appétit de pouvoir des hommes, je préfère m’abstenir. » P 144
Mariama Bâ, Une si longue lettre, NEAS-ACCT, 1979.