1- « Le verbe lire ne supporte pas l'impératif. Aversion qu'il partage avec quelques autres : le verbe : "aimer" ... le verbe " rêver"...
On peut toujours essayer, bien sûr. Allez-y : " Aime-moi !", " Rêve !" " Lis !" " Lis ! Mais lis donc, bon sang, je t'ordonne de lire ! " » P 13
2- « La vertu paradoxale de la lecture [...] est de nous abstraire du monde pour lui trouver un sens. » P19
3-" [..] Si nous nous sentons psychologiquement plus proches de nos enfants que nos parents ne l'étaient de nous, nous sommes restés, intellectuellement parlant, plus proches de nos parents. Autrement dit, nous sommes affectivement plus proches de nos enfants, mais effectivement plus proches de nos parents. » P29
4-« Lire, évidemment, lire c'est autre chose, lire est un acte !
-C'est très juste, ce que tu viens de dire, lire est un acte, " l'acte de lire", c'est très vrai ...
-Tandis que la télé, et même le cinéma si on y réfléchit bien ... tout est donné dans un film, rien n'est conquis, tout vous est mâché, l'image, le son, les décors, la musique d'ambiance au cas où on n’aurait pas compris l'intention du réalisateur... La porte qui grince pour t'indiquer que c'est le moment d'avoir la trouille... Dans la lecture il faut imaginer tout ça ... La lecture est un acte de création permanente. » P 27
5- « La gratuité [..] est la seule monnaie de l'art. » P38
6- « La faute à la télé ?
Le vingtième siècle trop "visuel"? Le dix-neuvième trop descriptif ? Et pourquoi pas le dix-huitième trop rationnel, le dix-septième trop classique, le seizième trop renaissance, Pouchkine trop russe et Sophocle trop mort? Comme si les relations entre l'homme et le livre avaient besoin de siècles pour s'espacer. » P39
7- « Mineure ou pas, une préoccupation héritée d'un plaisir est à surveiller de près. » P 42
8- « À toute lecture préside, si inhibé soit-il, le plaisir de Lire; et, par sa nature même -cette jouissance d'alchimiste- le plaisir de Lire ne craint rien de l'image, même télévisuelle, et même sous forme d'avalanches quotidiennes. » P48
9- « Nous autres " pédagogues" sommes usuriers pressés. Détenteurs du Savoir, nous le prêtons contre intérêts. Il faut que ça rende. Et vite ! Faute de quoi, c'est de nous-mêmes que nous doutons. » P55
10- « Si, comme on le dit, mon fils, ma fille, les jeunes n'aiment pas lire - et le verbe est juste, c'est bien d'une blessure d'amour qu'il s'agit- il n'en faut pas incriminer ni la télévision, ni la modernité, ni l'école. » P 56
11- Oui ... La télévision élevée à la dignité de récompense... et, par corollaire, la lecture ravalée au rang de corvée ... c'est de nous, cette trouvaille. P 58
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12/12/2016