De Senghor à Macky, en passant par Diouf et Wade, aucun chef d'État n'a su conduire, avec brio, la mission qui lui fut confiée.
Senghor s'arrangea pour confier les rênes du pouvoir à Abdou Diouf qui restera à la tête du pays pendant 19 ans. Il sortit par la petite porte après avoir voulu bénéficier d'un autre mandat de sept années (supplémentaires).
M. Diouf sut, après coup, qu'il pouvait avoir une vie après le pouvoir, il fut choisi comme Secrétaire général de la Francophonie. Nous reparlerons de leurs bilans dans quelques jours.
Me Abdoulaye Wade passa douze années à la tête du Sénégal après avoir pris la place de Diouf en 2000. Il sortit lui aussi par la petite porte en cherchant à s'éterniser au pouvoir à la faveur d'un troisième dont il ne bénéficiera pas. Son successeur se trouve être son ancien Pm M. Macky qui quitta le PDS lorsqu'il (M. Macky) tomba en disgrâce, en 2008. M. Macky est donc comptable au même titre que son prédécesseur immédiat d'une bonne partie des reproches faits à ce dernier. L'histoire est là et les faits sont têtus.
Un sommet de la Francophonie qui engloutit des milliards et des milliards
Pour dire vrai M. Macky invita, par acquit de conscience, Me Wade à la cérémonie d'ouverture du XVe Sommet de la Francophonie. Ce dernier déclina, à juste titre, l'invitation prétextant l'incarcération injustifiée de son fils Karim Wade. À sa place qu'aurions-nous fait ?
En revendiquant sa proximité avec Diouf, M. Macky pose un acte aux conséquences incommensurables. Dans une République où les choses marcheraient normalement, il n'avouerait nullement sa sympathie particulière pour Diouf. Cette complicité écorne l'image de marque de notre Sénégal.
Une chose est sûre Wade aura vu les choses venir : s'il s'était rendu à Diamniadio où se trouve maintenant le Centre International de Conférences Abdou Diouf, il serait humilié par le tandem Sall/ Diouf.
Notre conviction est faite : il n'y a point d'homme d'Etat au Sénégal. Nous aurions voulu que ces trois présidents fassent preuve d'une grandeur d'âme digne de leur statut. Hélas, les règlements de comptes suivent leur cours au plus haut sommet de l'Etat. Diouf avec ses mémoires ; Wade et sa communication qui distrait le régime, Macky avec son parti-pris manifeste pour rendre hommage à Diouf.
Le Sénégal mérite mieux !
Sénégal : sunumbir