Demain, dès l’aube, … 14/07/2014
Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur[1],
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Victor Hugo, extrait du recueil « Les Contemplations», 1856, « Aujourd’hui », IV, XVI.
Quelques axes de lecture
Projet d’un père
Les marques du lyrisme : les sentiments du père et du poète
Les étapes d’un pèlerinage bien mûri
Les verbes d’action
A vos claviers, contribuez !
[1] Port de la région du Havre