Seigneur, je ne saurais regarder d'un bon œil
Ces vieux Singes de Cour, qui ne savent rien faire,
Sinon en leur marcher les princes contrefaire,
Et se vêtir, comme eux, d'un pompeux appareil.
Si leur maître se moque, ils feront le pareil,
S'il ment, ce ne sont eux qui diront du contraire,
Plutôt auront-ils vu, afin de lui complaire,
La lune en plein midi, à minuit le soleil.
Si quelqu'un devant eux reçoit un bon visage,
Ils le vont caresser, bien qu'ils crèvent de rage:
S'il le reçoit mauvais ; ils le montrent au doigt.
Mais ce qui plus contre eux quelquefois me dépite,
C'est quand devant le roi, d'un visage hypocrite,
Ils se prennent à rire, et ne savent pourquoi.
Joachim Du Bellay, Regrets, sonnet CL, 1558
Quelques axes de lecture
- « Vieux Singes de Cour » : une métaphore filée
- Les registres satirique et lyrique
- Une dénonciation de l’hypocrisie
- Les différentes facettes de l’hypocrisie, les défauts des courtisans français du XVIème siècle
-- Repérage de figures de style : comparaison, anaphore, métaphore, chiasme, antithèse, etc.
- Etude de la disposition, de la qualité et de la nature des rimes du sonnet
A vos claviers, participez
Texte dix huitième
07/09/2014