Dimanche 25 Mai 2014
Trahison
Ce cœur obsédant, qui ne correspond
Pas avec mon langage et mes coutumes,
Et sur lequel mordent, comme un crampon,
Des sentiments d'emprunt et des coutumes
D'Europe, sentez-vous cette souffrance
Et ce désespoir à nul autre égal
D'apprivoiser, avec des mots de France,
Ce cœur qui m'est venu du Sénégal ?
Lèon Laleau, poème cité par Léopold Sédar Senghor, P.U.F., Paris, 1948
Quelques axes de lecture
1- Le poéte de la négritude : un écrivain écartelé entre sa culture et son écriture
2- Richesses stylistiques
- Que peut symboliser la disposition des rimes ?
Postez vos commentaires en cliquant sur ce lien : Léon Laleau
Dimanche 08 Juin 2014
Esquisse de correction
1- Le poète de la négritude : un écrivain écartelé entre sa culture maternelle et sa langue d'écriture : français ou « France » rimant avec « souffrance »
a- Eléments renvoyant à la langue d’écriture caractéristiques de distance :
V1-v2 : « cœur obsédant, qui ne correspond »
Pas
V4-v5 : « Des sentiments d'emprunt et des coutumes
D'Europe »
V7 : « avec des mots de France »
b- la culture maternelle du poète démontrée par l’usage de la première personne du singulier et du pays d’origine Sénégal qui rime avec « nul autre égal » :
v 2 : mon langage et mes coutumes
v5-v7 : cette souffrance
Et ce désespoir à nul autre égal
D'apprivoiser
v8 : Ce cœur qui m'est venu du Sénégal
2- Richesses stylistiques
- La comparaison traduit une sorte d’engrenage dans lequel se trouve e poète: comme un crampon,
Des sentiments d'emprunt et des coutumes
- L’interrogation oratoire qui permet au poète d’inviter le lecteur à partager sa peine : sentez-vous … Sénégal ?
La disposition des rimes croisées ou alternées (ab ab ; cd cd) ne traduit-elle pas l’engrenage ou plutôt le caractère hybride, métissé du poète dont la langue d’écriture ne saurait traduire fidèlement ses émotions, ses impressions ; d’où cette notion de trahison à travers ce titre ?
A vos claviers, donnez vos impressions !
#Sunumbir