Tristesse
J'ai perdu ma force et ma vie,
Et mes amis et ma gaieté;
J'ai perdu jusqu'à la fierté
Qui faisait croire à mon génie.
Quand j'ai connu la Vérité,
J'ai cru que c'était une amie ;
Quand je l'ai comprise et sentie,
J'en étais déjà dégoûté.
Et pourtant elle est éternelle,
Et ceux qui se sont passés d'elle
Ici-bas ont tout ignoré.
Dieu parle, il faut qu'on lui réponde.
Le seul bien qui me reste au monde
Est d'avoir quelquefois pleuré.
Alfred de Musset, Poésies, Tristesse, 1840.
Quelques axes de lecture
- Quelle est la tonalité du texte : lyrique, pathétique, élégiaque ?
- Repérez les marques du lyrisme. Qu'est-ce qui renvoie aux sentiments intimes du poète ?
- Qu'est-ce qui symbolise l'ultime recours du poète ? Est-il finalement soulagé ?
- Les valeurs des modes et temps verbaux
Indicatif : présent, imparfait, passé composé, plus-que-parfait
Infinitif : passé
Subjonctif : présent
-Repérage et interprétation de figures de style : personnification, hyperbole, poly syndéte, métonymie, allégorie, parallélisme, anaphore, etc.
- Versification
Comment appelle-t-on ce type de poème ?
Étudiez la disposition, la nature et la qualité des rimes
Quel est le mètre utilisé ? ( le nombre de syllabes de chaque vers)
Insistons sur :
Les registres ou tonalités
1- Le registre lyrique : le registre lyrique crée une intimité à travers l’expression de sentiments personnels (intimes) comme l’exaltation de l’amour, la nostalgie, les regrets, la joie, la mélancolie, l’enthousiasme, la plénitude des sentiments, etc.
2- Le registre pathétique : Du mot grec « pathos » désignant la souffrance, l’adjectif pathétique marque ce qui suscite la pitié. Il symbolise tous les procédés qui expriment une situation de souffrance, de maladie ou de mort provoquant chez le lecteur des réactions de compassion parfois empreintes de larmes.
Bon dimanche à tous !
Dimanche 15 mai 2016
Texte 104