On aura tout vu au Sénégal. Dans notre pays, beaucoup de pratiques concourent à faire croire qu’il est normal de se laisser abrutir.
Des campagnes à renfort de publicité sont menées, un peu partout, pour susciter une adhésion massive des populations à des actions qui, à y voir de très prés, ne les mènent nulle part, sinon droit au mur.
Samedi après-midi, au rond-point de Liberté 6, à quelques dizaines de mètres de la station TOTAL, un camion sonorisé distillait de la musique entrecoupée par les voix d’une animatrice qui jouait au Maître de Cérémonie « MC». Le rôle de cette fille consistait à encenser la foule. Elle faisait venir tour à tour un garçon ou une fille sur la scène. Ceux-ci devaient juste esquisser un pas de danse pour bénéficier d’un tee-shirt.
La musique et les effets de la foule aidant, le garçon devait durant sa prestation imiter la danse des lutteurs au moment où la fille, à son tour, s’adonnerait à une danse obscène : en faisant tourner dans tous les sens son postérieur « avec le fameux leumbeul local ».
Indignés, nous ne manquions de déplorer la manière de se donner en spectacle moyennant un tee-shirt, de piètre qualité, comme si on n’avait pas d’habits à mettre.
Tout est question de niveau mon cher, nous dira notre voisine. Ne t’emporte pas pour si peu, ajoutait-elle, les initiateurs ont atteint leur cible : les passants qui se laissent facilement distraire.
Sénégal, sunumbir