WADE des gages ! S'il vous plaît. Oui pour le report du match électoral du 26 courant.
A ce rythme il parait beaucoup plus raisonnable de s’arrêter pour discuter autour de l’essentiel : les conditions du départ de Wade Abdoulaye pour la tranquillité de notre nation. Tous les regards sont tournés vers le match électoral du 26 Février. Une telle rencontre est lourde de dangers : pas un jour ne passe sans que des craintes nourries ne soient étalées au grand jour.
Pour ne pas rater le coche, la fin de la récréation devrait être sifflée. La situation n’a que trop duré. Aucun verdict des urnes ne sera a priori fiable : non pas parce qu’il y aura une de ces probables fraudes démontrées à force d’arguments mais tout simplement parce que les règles du jeu sont faussées à la base, la confiance n’est pas de mise et puis le fair-play n’est pas d’actualité.
Tous ces tumultes des derniers temps avec des pluies de pierres, des bombes lacrymogènes, des blessés et des morts ont une origine commune : les sept potentielles années supplémentaires que solliciterait Maitre Abdoulaye Wade. Voilà que depuis plus d’une année tous les débats sur sa candidature controversée opposant ainsi wadophiles (désignant les partisans de la mouvance présidentielle) et wadophobes (défenseurs de la constitution, et opposés à une nouvelle candidature).
Comme pour ne rien arranger, le conseil constitutionnel valida cette candidature qui fait couler beaucoup d’encre. Ce qui mit le feu au poudre car dés la publication de sa décision la violence est montée de plusieurs crans sur toute l’étendue du territoire. Nous comptons toujours nos morts. Une vie humaine n’ayant pas de prix, le paradoxe encadra alors l’assimilation ne serait-ce que d’une seule mort à une brise par le président sortant sous les applaudissements d’une assistance qui, à y voir de très prés ne comprenait pas le sens des mots prononcés dans l’enceinte du grand théâtre.
Wade ne veut pas lâcher l’affaire alors que les autres candidats veulent l’affaire
L’entêtement de la mouvance présidentielle à présenter le candidat Abdoulaye Wade pour un troisième mandat est un pari risqué pour ne pas dire perdu d’avance, à l’instar de ces sénégalais déterminés à lui barrer la route.
Les conditions ne sont pas réunies pour le déroulement tranquille du match électoral en vue. Regardons-nous dans les yeux et disons-nous la vérité : arrêtons à un moment aussi crucial notre "masla" qui frise l’hypocrisie. Il y a un intrus classé pour le match, ceci au vu et au su de tout le monde. Jamais dans notre jeune expérience de démocratie autant de menaces ont eu à entourer un scrutin.
A moins d’une semaine de ce match, tous les joueurs candidats ne battent pas correctement campagne, passant leur temps normalement très précieux à braver interdiction, bombes lacrymogènes comme l’attestent leur temps d’antenne. Ces candidats en l’occurrence Ibrahima Fall, Cheikh Bamba Diéye et Idrissa Seck, ne perdent pas leur temps pour rien. Convenons-en. On ne jette pas par la fenêtre une caution de plus d’une soixantaine de millions de francs. Au moment où d’autres candidats-joueurs cautionnent sans le dire le forcing du candidat Wade. Et si Macky Sall faisait preuve de patience.
Le report du match parait inéluctable pour épargner à notre très cher Sénégal ces lendemains chaotiques qui ne sauraient trouver une explication plausible. Mettons de côté nos ambitions personnelles et asseyons-nous autour d’un bol de riz au poisson beaucoup plus convivial. Maitre Wade des gages s’il vous plait, pour éviter à notre jeune nation d’autres troubles. Vous avez fait votre temps. Pour cela quittez le pouvoir et trouvez quelqu’un qui pourrait prendre votre place. Je suis peiné si je vois des images de foules badigeonnant, caillassant des posters à votre effigie, sans compter ces scènes censurées où de gros mots sont employés. Avec tout le respect que nous vous devons sachez qu’aucun ne peut résister face à un peuple déterminé.
Un dialogue s’impose donc.
Le pays s’est assez donné en spectacle à la face du monde. Les images tournent en boucle sur des chaînes locales et internationales. Les journalistes et reporters dépêchés dans notre Sénégal sont témoins de scènes de guérilla urbaine inacceptable. La contestation n’étant pas circonscrite à Dakar, tout le pays risque de s’embraser.
Aucun dignitaire ne pourrait prétexter une désinformation pour cela il faudrait qu’ils sachent que l’équation est difficile à résoudre du fait de la détermination des deux camps. Toujours est-il que la vérité et la justice doivent constituer la toile de fond pour réussir la réconciliation nationale. Un médiateur serait sur le point d’être envoyé à Dakar sous l’égide de la CEDEAO. Vivement la quiétude dans notre pays.
PS : Étant donné que tout tourne autour de la personne de Wade, nous avons opté pour les néologismes wadophiles pour ses partisans et wadophobes pour les autres.
M. DIALLO IBNOU
Doctorant és Lettres Modernes, Option Grammaire Moderne
Professeur de Lettres Modernes ( ibndiallo@gmail.com)
par Ibnou Diallo, lundi 20 février 2012, 16:54
M. Diallo I.